mercredi 9 avril 2008

Une descente en L2 serait-elle si mauvaise pour le club?


En se remémorant le triste match de samedi contre la lanterne rouge du championnat de France, une descente en Ligue2 paraît de plus en plus probable. Un grand nom du football français a ouvert la voie la saison dernière: le FC Nantes. On peut aussi se remémorer les descentes du LOSC et de Saint-Étienne à la fin des années 1990. Tous ces clubs semblaient à l'abri de la L2 et pourtant, certains s'y sont enlisés quelques saisons. Ces trois clubs ont connu des destins différents.

Le plus remarquable est bien sûr celui du LOSC. Descendu lors de la saison 1996/1997, le club d'outre-Hulluch passa trois saisons en L2 avant une remontée tonitruante dans l'élite lors de la saison 2000/2001 marquée par deux victoires dans les derbies du Nord et surtout une troisième place, qualificative pour la ligue des champions. Le LOSC avait pendant ce laps de temps, assaini ses finances, trouvé un repreneur et bâti une équipe de haut niveau avec des joueurs volontaires, solidaires et acquis à la cause losciste; et surtout avec un immense entraîneur. Le club flamand avait aussi clairement mis l'accent sur la formation, n'ayant pas peur d'intégrer ses jeunes en équipe fanion. C'est avec ces nouvelles bases que le LOSC occupe régulièrement le haut de l'affiche, renouant avec son lustre d'antan. Michel Seydoux a aujourd'hui amplifié cette politique en s'appuyant sur un grand entraîneur et continue la construction d'un futur grand club de L1.

Saint-Étienne connut une gestion un peu plus chaotique de la L2. Relégués à la suite d'une catastrophique saison 1995/1996, les stéphanois s'enlisèrent trois saisons en L2, connurent un parcours similaire au LOSC de redressement financier même si sportivement, la politique stéphanoise s'est toujours limitée au court terme... Champions de France de L2 en 1999, auteurs d'une honorable saison 1999/2000 avec deux flamboyants brésiliens, on voyait Sain-Étienne se pérenniser dans l'élite et même retrouver l'Europe! Pari perdu, la saison suivante, l'ASSE est reléguée en L2 à la suite de l'affaire des faux passeports! Ils ne reviendront en L1 que lors de la saison 2004/2005, beaucoup moins flamboyants et toujours avec une politique sportive sur-réaliste. Saint-Étienne est désormais abonné au ventre mou du championnat et ne semble toujours pas à l'abri d'une nouvelle descente.

Si un club en France semblait immunisé d'un tel revers c'est bien le FC Nantes! Toujours à la pointe de la formation, régulièrement champions de France, fournisseur officiel de talents en équipe de France, la club breton a pourtant connu, dans la quasi indifférence médiatique, une descente. Le parcours en L2 nantais sera sans doute très court car ils sont en position favorable pour une remontée. Le cas nantais rappelle un peu la seconde période stéphanoise en L2. Nantes ne semble pas repartir sur les bases qui avaient fait leurs succès et dont se sont inspirés les dirigeants loscistes pour grandir et se pérenniser en L1. Le club de Loire Atlantique ne semble pas avoir les reins solides pour un maintien aisé en L1 la saison prochaine.

Si descente il y a qu'adviendra-t-il de Lens?
Impossible à dire tant ce club est devenu imprévisible... Contrairement à Lille et à Saint-Étienne avant leur descente, Lens a des finances officiellement saines. Lens possède déjà un centre de formation moderne. La situation de Lens semble plus proche de celle du FCNA. La structure interne du club est totalement à revoir, la cellule du recrutement est d'une incompétance burlesque, le despote Martel enchaîne les mauvais choix, la formation est au pus mal car encadrée par des seconds couteaux... ça fait beaucoup de choses à changer mais ces changements sont devenus vitaux pour un club qui n'a jamais su digérer l'afflux d'argent du début des années 2000. Ces changements structurels auront, c'est à craindre, beaucoup plus de chances d'aboutir en Ligue2... Il est très dur de se souvenir que Martel avait à sa prise de pouvoir une politique sportive semblable à celle actuelle de notre rival mais les titres sont sans doute arrivés trop tôt dans le plan de développement du club. Lens est tombé dans les travers des nouveaux riches et a oublié son âme sur le chemin... Alors, la L2 ne serait rédemptrice que si Martel et sa clique comprenaient enfin qu'il faudrait tirer un trait sur la dernière décade et que la compétence des cadres est à la base de tous les succès.

DDR.